dimanche 3 mars 2013

Chez Chanel et Karl Lagerfeld

Bonjour les petits loulous,

Hier soir, Arte nous proposait un petit bijou de créativité. Loic Prigent amène sa caméra dans les coulisses de la maison Chanel, rue Cambon. On suit la collection Chanel du croquis au défilé en passant par la toile, la broderie, les essayages, etc.



Quel plaisir de voir ces "petites mains"! 
L'équipe de couturières émérites déclarent avoir donner leur jeunesse à Chanel, partagent un savoir faire unique. Mention spéciale à une petite dame que le journaliste et la maison vont chercher à 130km de Paris, dans une ferme cachée. Cette dame travaille depuis 1947 pour la maison et elle a "connu Mademoiselle Chanel", rien que ça ! Et cette petite mamie de 75 ans possède un savoir faire unique pour les galons qui sont un symbole de Chanel. Elle travaille 15h par jour pour les faire mais pour elle "on a que les limites qu'on se donne !" Un bon message sur la vie. 

Ce documentaire c'est presque un film à suspens. Les couturières courent dans tous les sens; elles attendent avec angoisse le verdict de "Monsieur Karl"; parfois ce cher monsieur change d'avis sur la couleur d'une robe ou même un tissu alors que la robe a déjà été faite...et il faut tout recommencer ! Par exemple, "Madame Laurence", l'une des couturières coud pendant 12 jours (!!!) l'une des robes en panne de velours (l'horreur quoi)...et finalement Karl Lagerfeld veut du satin blanc...Ou encore la robe de mariée faite d'un assemblage minutieux de tissu noir en dessous et blanc au dessus...et à mis parcours, le styliste décide que ce sera l'inverse ! 

Ces femmes ont des trésors dans les doigts, ce sont des bijoux de patience. J'aime beaucoup le cours passage filmé dans les coulisse de Lepage, grande maison de broderie où six jeunes femmes brodent méticuleusement l'immense voile de la robe de mariée qui va clore le défilé. 
Saviez vous que la légende veut qu'un cheveu de célibataire brodé dans la robe de mariée assure le mariage dans l'année ?
Bref, c'est drôle, c'est émouvant aussi. Le défilé final avec ses mannequins aux yeux soulignés de noir et blanc, ce sentiment d'apesanteur...Comme le dit Ophrah "That was fantastic !"
Fantastique, c'est le mot.


Source: Elle.fr
La soirée se poursuit avec un reportage sur Monsieur Karl
 Dans son immense bureau silencieux entouré d'une bibliothèque impressionnante (pour vous donner une idée, c'est un peu celle de "La belle et la bête"), Karl Lagerfeld raconte son enfance, ses débuts chez Chanel, sa photographie en dessin. C'est vrai que c'est plutôt son truc à Karl. Il raconte avec humour son père dont il détestait le style, sa mère qui ne portait que du "Rykiel parce qu'elle trouvait que ce que je faisais était moche". 
Il raconte ses muses avec Inès de la Fressange, ma "Parisienne" préférée, qui selon lui "est un peu pénible". Il parle aussi de la dernière en date, Choupette, sa petite chatte "aux yeux celadon". 



Karl dessine avec du maquillage, il boit beaucoup de coca et déteste la mort. Pour lui, il faut savoir s'effacer et disparaître. 
Il dessine son look qui fait sa patte, ces lunettes et cette silhouette qu'il adopte en 2000. Avant cela, il trouvait que la mode de l'époque n'était pas intéressante. Mais Hedi Slimane l'a fait changé d'avis et c'est de lui que vient la silhouette Lagerfeld que nous connaissons tous. 

Je vais essayer pour ma part d'oublier sa tirade sur les "anorexiques, un truc inventé par les magazines, pour les grosses qui feraient mieux de perdre du poids c'est meilleur pour la santé."
Et oui, Karl est un habitué des phrases assassines et peu dignes. 
Je préfère ne garder que son humour, sa culture et sa distinction. 
Parce que, je l'avoue, pour moi Karl Lagerfeld s'est longtemps cantonné à cette image d'homme pédant aux phrases hors d'âge. Mais j'ai découvert par le biais d'une interview au "Grand Entretien" de France Inter, un homme très cultivé, très intéressant, qui parlait en mots avisés et lucides sur son métier de créateur. 
Disons que je n'apprécie pas toutes ses faces, mais c'est néanmoins une personne intelligente.


La soirée se termine dans la même veine que le reportage chez Chanel mais cette fois chez la griffe italienne Fendi


http://ruemauvert.wordpress.com


Une autre ambiance, autant de minutie. Un défilé final sous le suspens. La moitié des mannequins défilent chez D&G juste avant et arrivent une demi heure avant le début du défilé. Elles marchent sur 15cm de talons sur un podium creusé au milieu et ont peur de se casser la figure. Mais je retiens l'humour et la sympathie d'Andreea Diaconu, mannequin roumaine qui gigote et rit, fait tourner sa langue et mange des hamburgers (ça fait du bien), le manteau de vison et zibeline porté par Sasha Pivovarova, la séance de pétage de câble et le défilé en talons de l'accessoiriste, un homme qui illustre à lui tout seul à quel point ce qu'on demande aux tops est compliqué: il manque tomber à plusieurs reprises et grimace sur toute la longueur du podium ! Et surtout, enfin, le stress et l'effervescence juste avant le défilé, commencé en retard, les tops qui s'agitent, les dizaines d'habilleurs, couturiers, accessoiristes et autres qui s'affairent autours des silhouettes. 

Bref, sympathique, classe, un Karl Lagerfeld toujours en forme, et drôle. 

Une super soirée en somme, associée des commentaires de papa et maman. 
"La Fashion Week End" sur Arte se poursuit encore aujourd'hui alors ne boudez pas votre plaisir ! Je vais tenter de regarder le docu sur YSL, ça promet du lourd !

 

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