samedi 28 décembre 2013

Quand on n'est plus "teen"

Il y a tout juste un mois (et quelques jours), Simone Keaton a fêté ses 20 ans de vie. Et finalement, c'est assez bizarre. Bilan, d'un mois dans la vie de quelqu'un qui n'est plus une teen. 


Crédit photo: Paulette Sweet

Aaaaaaah avoir 20 ans c'est le rêve quand on est petit. Oui, petit, c'est à dire quand on est encore "teen". Les 18 ans ? de la gnognotte ! Si maintenant on peut voter, être légalement responsable (c'est à dire aller en prison, rappelons le), boire sans vergogne, aller en boîte, conduire une voiture tout seul et tout ça en toute légalité (oui monsieur), on est encore "teen", donc bébé. Sauf que quand on a 20 ans, c'est FINI !

Déjà, subitement, tu te retrouves avec un 2. Et c'est plutôt bizarre. Rappelle toi quand tu as fêté tes 10 ans...c'était bizarre non ? Tu passais à deux chiffres. Maintenant que tu as 20 ans, tu te dis que tu as deux fois cette âge là, ça veut dire deux fois la sensation de l'étrange !

Et puis, avoir 20 ans, ça veut aussi dire que tu es en voie direct vers l'âge adulte. Parce que soyons d'accord, à 18 ans, tu n'es pas adulte. Désolée de vous l'apprendre. Pour moi, je ne l'étais pas. Sauf pour dire à Papa et Maman Keaton "euh, ahem, s'il te plaît maman, je suis majeure ooookay !" Mais à 20 ans, tu sens que tu l'es un peu. Et ça, bonjour l'angoisse ! Tu commences à cogiter sur tout ce qui t'attend: acheter une voiture, remplir tes feuilles d'impôts, louer un appartement avec tes sous à toi tout seul, entrer dans la vie active. Yeurk. 



Mais surtout, surtout, le pire quand tu as 20 ans, c'est que tu es dans l'entre-deux. Comme le dit mon patron actuel de la radio: tu es un adulescent. Tu n'es plus un ado, mais tu n'es pas encore vraiment un adulte. Et cette situation pas claire, où tu flottes entre deux eaux et ben, elle est vraiment pas cool. D'un côté on te considère comme un adulte (ben oui, Simone, nouillasse, t'en es une aux yeux de la loi) mais de l'autre, ben, pas vraiment. On te prend quand même parfois sacrément pour un idiot. 

Bref, tu es différent, et puis tu le sens. Tout le monde te dit "aaaaaaah avoir 20 ans mais c'est génial, c'est le moment de tous les possibles, etc, etc". Noooon monsieur/madame, 20 ans n'est pas l'âge de tous les possibles. Tu n'es pas crédible parce que trop jeune mais si tu pleures un peu trop, faut pas déconner t'es trop vieux pour ça. C'est là que tu devrais faire des voyages: ben oui, t'as du temps, pas de famille à gérer, pas de boulot. Et ben non, t'as pas de thune. 

Mais le plus drôle c'est que limite tu vires petite mamie ou petit papie. Ca y est, tu commences à faire des apéros dînatoire avec tes potes (oui ça a scandalisé mon cousin: le bougre a 19 ans), enchaîner trois jours de soirée tu trouves ça tendu, quand tu discutes c'est pour parler études et pôle emploi. 

HAHAHAHAH, cependant rassurez vous les jeunes, ce qu'on nous dit n'est pas totalement faux et puis je ne suis pas complètement aigrie. Avoir 20 ans, c'est quand même l'âge des possibles: dans ta tête. Tu peux tout prévoir, imaginer. Bien évidemment que tu feras ton tour de l'Europe en bus et en train ! 
Et puis, maintenant, au lieu de te mettre à crier quand il y a un problème avec l'administration/ton mec/ton non-mec/ce que tu veux, tu parles calmement mais avec un peu d'ironie dans la voix parce que tu sais que c'est ce qui marche le mieux. Quand tu gifles quelqu'un, c'est dans ta tête. Tu préfères réfléchir à une petite phrase assassine qui fait taire le bougre de crétin en face de toi type "ta bite est si petite que ça pour que tu aies besoin de bomber le torse et de parler plus fort que les autres pour te faire remarquer ?" (constatons que ça c'est ton dernier relent "teen", tu continues à parler partie de scrabble et tout ce qui s'y rapporte avec tes amis). 


Bref, maintenant, tu sais ce que tu veux (ou du moins à peu près). Alors bombe le torse et avance !

WOW Simone serait elle en train de grandir ?


Bilan dans 10 ans, une fois qu'on sera vraiment adulte et considéré comme tel. 

mercredi 4 décembre 2013

L'épice dans toute ses états: L'artisan épicier


C'est un restaurant dans une épicerie. Ou une épicerie dans un restaurant. Au départ, on ne sait pas trop. Mais Julien, le patron vous éclaire: c'est une épicerie mais qui fait restaurant. Et tout est étonnant ici: sa carte, la qualité du repas, l'ambiance et surtout, les prix.



L'artisan épicier a ouvert il y a trois ans. L'épicerie, qui vend olives d'excellente qualité, saucisson corse, et d'ailleurs, fromages de ferme, moutardes exotiques et bien d'autres choses. Et bien sûr des épices en quantité. Parce que les épices sont l'ingrédient de prédilection de Julien. Il les connaît bien et vous en explique la subtilité, les mélanges à faire et ceux à éviter. Tout ça dans une ambiance verte et bordeaux, avec de vieux moulins à café aux murs qui donnent du cachet, du peps, de la bonne humeur, presque une ambiance de maison familiale. 

Il y a quelques mois, Julien a décidé d'installer quelques tables pour proposer une restauration le midi. Il y a dix places. De chaque place, on voit Julien en cuisine. On entend les bruits de découpage de la viande. Les oignons qui blondissent dans la poêle. La nourriture, parlons en. Julien a restreint sa carte a deux plats. Il a une base de viande: poulet, boeuf. Qu'il accompagne de riz basmati parfumé et de légumes. Tout cela avec un mélange d'épices au choix: curry, tikka, massala, etc. Et de cette base, il fait un plat du jour. Ce que j'avais choisi ce jour là: filet de poulet, riz basmati, légumes cuisinés avec de la cardamome, du gingembre, de la citronnelle, du poivre sichuan et une épice rare: le galonga. Tout cela assaisonné à ma demande d'un filet de sirop de vanille pour la note sucrée. Et c'était une explosion: délicatesse, force, poulet parfaitement cuit, riz passé à la poêle croquant à souhat, légumes parfumés, croquants et plein de saveurs. 

Avant cela, la serveuse Camille vous apporte des olives (délicieuses). J'avais choisi sur les conseils de papa Keaton, qui m'accompagnait ce jour là, une bière légère mais délicieuse comme on les aime "La Lorraine"...brassée dans les îles ! Original et sympathique. L'accueil d'ailleurs est particulièrement chaleureux. Julien vient en personne vous présenter sa carte, vous expliquer, répondre à vos questions. Julien connaît son sujet: les épices. Il vous répond avec le sourire, toujours. Et les épices, il y en a beaucoup. Votre chère Simone ne reculant devant rien, j'ai profité d'une virée pipi-room pour observer et passer devant l'étagère à épices. Et c'est impressionnant: c'est sur que ce n'est pas des épices moulues de la marque Crodus. Ce sont de vraies épices, dans de grandes boites transparentes partout sur cette immense étagère. Toujours impressionnant. 

Camille vous propose ensuite le dessert qu'elle prépare elle même: une faisselle au sirop (plusieurs aux choix) ou une faisselle accompagnée d'abricots secs et d'ananas frais relevé de sirop de vanille et d'une pointe de fève de tonka. Faisselle avalée en quelques coups de cuillère tellement le mariage sucrée du sirop, acidité et sucré des fruits, fraîcheur de la faisselle et fève de tonka est délicat, appétissant et finit très bien le repas. Et puis, Camille vous amène le café, si vous en voulez un. 

Et là, vous vous dites tous: Mon dieu, mais ça doit coûter CHER ! Et bien non, et c'est ça, la surprise de cette enseigne: le plat, le dessert et le café forment le menu de "L'artisan épicier" et cela coûte la modique somme de 10 euros. Oui, vous avez bien lu. 
Depuis peu, l'épicerie-restaurant propose également une box. Oui, vous savez ces box, très à la mode, un peu comme dans les fameux restaurants de pates à emporter. Sauf que c'est le même plat de viande-légumes-riz, épicé à souhait et d'excellente qualité, dans une box à emporter, pour 5 euros

"L'Artisan épicier" est ouvert du mardi au jeudi de 11h à 14h et de 15h à 19h et le vendredi et samedi de 10h à 19h.
L'Artisan épicier: 26 rue St Nicolas 54000 Nancy
En bonus: cours de cuisine aux épices
Pour réserver, se renseigner, commander sa box, etc: 06 74 11 72 67 ou 03 83 48 11 05
Site Internet: artisan.epicier.free.fr

Parole de Simone, vous ne serez pas déçu ! 

mardi 29 octobre 2013

La vie d'Adèle, un message universel ?

La Vie d'Adèle, film d'Abdellatif Kechiche avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, Palme d'Or à Cannes et sorti le 9 Octobre 2013 a touché beaucoup de monde. Ou ne l'a pas fait d'ailleurs. Ce n'est pas un film de l'entre deux: soit on l'aime, soit non. 



Je ne vais pas aborder dans cet article, les nombreuses polémiques qui ont précédé la sortie du film. Vous vous rappelez: critique violente faite par les techniciens des conditions de tournages, puis celle faites par les actrices, puis la réaction du réalisateur alors en promo aux USA. Il est vrai que ces polémiques ont peut être joué sur le film. Certains spectateurs sont peut être allés le voir uniquement après avoir entendu parler de ces fameuses histoires de "tournage horrible, presque inhumain". D'autres justement ne sont pas allé le voir pour ces mêmes raisons. Je me positionne entre les deux. Disons que j'ai été voir le film en connaissant les polémiques dont il avait fait l'oeuvre. Et il est vrai qu'on ne peut s'empêcher d'y penser. 

Mais pourtant, le film m'a touchée. Je me fous des scènes interminables de sexe qui pour certains tournent au ridicule. C'est un film universel. Peu importe l'homosexualité de l'histoire d'amour entre Adèle (Adèle Exarchopoulos) et Emma (Léa Seydoux), le film porte un message que l'on comprend tous. 


Je retiens le personnage d'Adèle, justement. C'est elle qui touche au coeur. C'est sa vie dont on parle. Mais justement, cette vie, c'est un peu la vie de chacun de nous. Plus ou moins bien sûr. Ne me lancez pas que Adèle est lesbienne et que du coup, les hétéros c'est pas pareil. Cela n'a rien à voir avec la sexualité. Cela a à voir avec l'apprentissage et grandir. 

Adèle a 15 ans au début du film et aux alentours de 25 à la fin. 10 ans de vie. Adèle enfant se cherche. Quand elle pleure, elle mange du chocolat pour se réconforter. Elle dort la bouche ouverte, un peu comme un bébé. Mais Adèle expérimente aussi. Elle teste. Se plante et blesse le garçon qui l'aime. Se dispute avec ses amies. Se frotte à des milieux qu'elle ne connaît pas. Se confronte aux différences sociales. Retombe amoureuse. Vraiment amoureuse. Se heurte à l'incompréhension des autres ou pas. Et finalement fait des erreurs, des choix qu'elle n'aurait peut être pas dû faire. Des choix qu'elle assume et d'autres qu'elle a du mal à vivre. Adèle fait du mal à ceux qu'elle aime mais se fait du mal à elle, aussi. Et se rend compte que parfois, aller de l'avant c'est compliqué. Mais elle apprend des choses: ce qu'elle veut, la vie à deux, découvre ce qu'elle ne connaît pas du monde. 

Adèle apprend que grandir, que l'âge adulte n'est pas si simple. Ce n'est pas forcément le gâteau au chocolat enroulé de rubans, le cadeau qu'on nous présente. L'âge adulte fait mal. Aller de l'avant fait mal. Mais Adèle y arrive. 

Finalement, Adèle c'est chacun de nous. C'est soi dans ses quêtes, ses déceptions et ses angoisses, sa recherche de soi et ses erreurs. L'apprentissage de la vie prend du temps mais finalement on y arrive. Abdellatif Kechiche nous a tout dit. 


La Vie d'Adèle est adapté de la BD " Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh et c'est important de le préciser.