Je ne vais pas aborder dans cet article, les nombreuses polémiques qui ont précédé la sortie du film. Vous vous rappelez: critique violente faite par les techniciens des conditions de tournages, puis celle faites par les actrices, puis la réaction du réalisateur alors en promo aux USA. Il est vrai que ces polémiques ont peut être joué sur le film. Certains spectateurs sont peut être allés le voir uniquement après avoir entendu parler de ces fameuses histoires de "tournage horrible, presque inhumain". D'autres justement ne sont pas allé le voir pour ces mêmes raisons. Je me positionne entre les deux. Disons que j'ai été voir le film en connaissant les polémiques dont il avait fait l'oeuvre. Et il est vrai qu'on ne peut s'empêcher d'y penser.
Mais pourtant, le film m'a touchée. Je me fous des scènes interminables de sexe qui pour certains tournent au ridicule. C'est un film universel. Peu importe l'homosexualité de l'histoire d'amour entre Adèle (Adèle Exarchopoulos) et Emma (Léa Seydoux), le film porte un message que l'on comprend tous.
Je retiens le personnage d'Adèle, justement. C'est elle qui touche au coeur. C'est sa vie dont on parle. Mais justement, cette vie, c'est un peu la vie de chacun de nous. Plus ou moins bien sûr. Ne me lancez pas que Adèle est lesbienne et que du coup, les hétéros c'est pas pareil. Cela n'a rien à voir avec la sexualité. Cela a à voir avec l'apprentissage et grandir.
Adèle a 15 ans au début du film et aux alentours de 25 à la fin. 10 ans de vie. Adèle enfant se cherche. Quand elle pleure, elle mange du chocolat pour se réconforter. Elle dort la bouche ouverte, un peu comme un bébé. Mais Adèle expérimente aussi. Elle teste. Se plante et blesse le garçon qui l'aime. Se dispute avec ses amies. Se frotte à des milieux qu'elle ne connaît pas. Se confronte aux différences sociales. Retombe amoureuse. Vraiment amoureuse. Se heurte à l'incompréhension des autres ou pas. Et finalement fait des erreurs, des choix qu'elle n'aurait peut être pas dû faire. Des choix qu'elle assume et d'autres qu'elle a du mal à vivre. Adèle fait du mal à ceux qu'elle aime mais se fait du mal à elle, aussi. Et se rend compte que parfois, aller de l'avant c'est compliqué. Mais elle apprend des choses: ce qu'elle veut, la vie à deux, découvre ce qu'elle ne connaît pas du monde.
Adèle apprend que grandir, que l'âge adulte n'est pas si simple. Ce n'est pas forcément le gâteau au chocolat enroulé de rubans, le cadeau qu'on nous présente. L'âge adulte fait mal. Aller de l'avant fait mal. Mais Adèle y arrive.
Finalement, Adèle c'est chacun de nous. C'est soi dans ses quêtes, ses déceptions et ses angoisses, sa recherche de soi et ses erreurs. L'apprentissage de la vie prend du temps mais finalement on y arrive. Abdellatif Kechiche nous a tout dit.
La Vie d'Adèle est adapté de la BD " Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh et c'est important de le préciser.